Chez les furettes, il n’y a pas de cycle hormonal réel. Elles restent en chaleurs jusqu’à ce qu’elles soient stérilisées ou saillies et leurs hormones ne font qu’augmenter, indéfiniment, jusqu’à entrainer une aplasie médullaire et risquer la mort.
Index
Description de la maladie
Symptômes de l’aplasie médullaire
Le traitement de l’aplasie
Les risques de l’implant sur une furette en chaleurs avancées
Les chaleurs cachées
L’origine de l’aplasie
DESCRIPTION de l’aplasie médullaire
C’est la maladie qui apparaît à cause des chaleurs, si la furette n’est ni stérilisée ni saillie à temps.
Normalement, chez les mammifères, les chaleurs induisent une production d’hormones femelle, des œstrogènes, suivant une courbe qui augmente jusqu’à l’ovulation et redescend ensuite, qu’il y ait eu accouplement ou non. C’est pour ça que toutes les femelles mammifères ne sont fécondes que quelques jours par an et pas toute l’année.
Chez les furettes ça n’est pas le cas. Elles restent en chaleurs jusqu’à temps qu’elles soient stérilisées ou saillies.
Pendant cette période les ovaires continuent de produire des œstrogènes, qui, à haute dose et à long terme, sont toxiques pour les cellules de la moelle osseuse. Ce sont ces cellules qui produisent les cellules du sang : globules rouges, plaquettes, leucocytes (cellules de la défense immunitaire).
A force les œstrogènes vont détruire la moelle osseuse des furettes et elles vont s’anémier. La furette est donc empoisonnée par ses propres hormones. La moelle osseuse va ensuite complètement cesser de fonctionner et forcément, elles mourront.
Symptômes de l’aplasie médullaire
- La vulve de la furette est très grosse.
- La furette a les gencives pâles.
- Elle est apathique (faible, jusqu’à ne plus pouvoir se lever correctement).
- La furette perd ses poils à certains endroits (principalement sur les épaules et en bas du dos), la peau est complètement nue. Plus la maladie avancera, plus la furette sera nue.
Plus la perte de poils est importante et la furette apathique, plus sa vie est en danger !
Le traitement de l’aplasie
Il faut stériliser la furette par chirurgie le plus rapidement possible. C’est une course contre la montre car c’est une maladie totalement imprévisible où la furette peut mourir du jour au lendemain.
- Il faut faire pratiquer une ovario-hystérectomie (ablation des ovaires et de l’utérus) sous anesthésie gazeuse impérativement. Dans cet état, une anesthésie fixe (par injection) la tuerait à coup sur. Seule la stérilisation par chirurgie fera baisser le taux d’œstrogènes le plus rapidement possible. La pause d’un implant fera augmenter encore plus le taux d’œstrogènes et il y a donc plus de chance de tuer la furette que de la sauver (voir plus bas).
- Faire un dosage d’hématocrite grâce à un prélèvement sanguin. Suivant le dosage le vétérinaire pourra adapter son traitement.
– Si le taux d’hématocrite est à 50 ou plus, tout va bien, la furette va s’en sortir grâce à la stérilisation.
– Taux entre 40 et 50 : il faudra la surveiller et lui donner une alimentation riche en vitamines et minéraux afin de la requinquer rapidement.
– Taux entre 25 et 40 : une transfusion sanguine sera nécessaire pour sauver la furette. La transfusion lui permettra de d’attendre que sa moelle se remette en état de fonctionner d’elle même. Elle aura une chance sur deux de s’en sortir. Surveillance accrue, repos total et nourriture très riche et vitaminée.
– Taux en dessous de 25 : les chances de survie de la furette sont quasi nulles.
Attention ! Sur les furettes en chaleurs avancées, il ne faut jamais :
- De piqure stop-chaleurs car cela précipite le risque d’aplasie médullaire.
- D’implant (voir plus bas).
- De vaccination car cela risque de fatiguer le système immunitaire et de déclencher l’aplasie médullaire. Avant de vacciner votre furette, Il faut donc attendre que la rétractation totale de la vulve.
- D’anti-douleurs (type Métacam) autre que de la morphine : sinon cela met le système immunitaire en veille (il ne fonctionne plus) et donc la furette se retrouve plus faible encore et elle ne va pas guérir !
- De cortisone (type Microsolone) : la cortisone empêche une cicatrisation correcte alors qu’on veut qu’elle guérisse le plus vite possible !
- D’antibiotiques sauf si c’est vital et parfaitement nécessaire mais aucun traitement antibiotique « préventif » : les antibiotiques détruisent la flore intestinale et donc elle ne pourra pas assimiler ce qu’elle mange alors qu’on veut qu’elle reprenne des forces.
Les risques de l’implant sur une furette en chaleurs avancées
Tout ce qui augmentera le taux d’œstrogènes de la furette mettra sa vie en danger. Lors de la pause d’un implant, un pic hormonal très important apparait (d’autant plus important que l’implant est gros). Il est donc possible qu’en mettant un implant à une furette en chaleurs avancées, cela provoque une aplasie médullaire car on aura dépassé le taux fatidique d’hormones dans le sang. Il faudra alors faire stériliser l’animal par chirurgie dans les 48h et surtout lui faire retirer l’implant en même temps.
Les CHALEURS CACHÉES
Une furette peut être en chaleurs sans que cela se voit. C’est possible lorsqu’elle n’est pas stérilisée par chirurgie et qu’elle est seulement implantée : l’implant va cacher le retour des chaleurs pendant plusieurs semaines et au moment où les chaleurs seront visibles, elles seront déjà avancées. La furette peut alors tomber en aplasie directement sans que vous ne vous rendiez compte de rien.
Il faut suivre le même protocole que pour les furettes en aplasie.
L’origine de l’aplasie
Elle serait génétique. On considère que certaines furettes ont quand même des cycles de chaleurs (certaines survivent à leur 1 ou 2 premières années sans avoir été stérilisées mais rares sont celles passant la 3ème année), mais elles sont très peu. Le vérifier, c’est jouer à la roulette russe ! C’est un défaut du furet, on ne peut pas le supprimer, il faut faire avec et faire attention.
Les Fufus de l’Ouest
Mise à jour le 31/01/2018