Votre furet sent très fort d’un coup, son poil jauni et devient gras ? Félicitation, vous avez un « ruteux » ! Chez le furet, le rut ne passe pas inaperçu et est la cause de beaucoup d’abandons de mâles. On fait un point sur ce qui vous attend et les méthodes de stérilisation !
Index
Le RUT, c’est quoi ?
les Complications possibles du rut
BIEN VIVRE AVEC SON FURET EN RUT
Chirurgie ou implant ?
La maladie des surrénales
conclusion
Le RUT, c’est quoi ?
Le rut correspond à la période où le furet mâle est prêt à reproduire. Il débute naturellement avec les jours qui rallongent, l’augmentation de l’ensoleillement et de la température extérieure. Le rut est réglé sur le rythme de la nature (appelé rythme circadien : alternance jour-nuit et rythme des saisons). Depuis quelques années, la période du rut a eu tendance à se décaler et à se manifester de plus en plus tôt, vers novembre-décembre alors qu’il apparaissait avant seulement au printemps. Il est possible que cela soit dû au chauffage et aux lumières allumées tard le soir qui trompent leur ressenti du rythme circadien mais également aux changements climatiques tels que les hivers peu froid et ensoleillés.
Visuellement et olfactivement, c’est assez difficile à rater comme phénomène. A noter que tous les signes du rut augmentent en intensité. C’est à dire que les symptômes arrivent à leur maximum au bout de 3-4 mois. Ils diminuent à la fin de la période de rut, soit au bout de 6 mois environ, jusqu’à disparaitre.
Les signes physiques
- Son poil va devenir de plus en plus gras et jaune. C’est dû à la surproduction de sébum : en effet, pour signaler aux femelles qu’il est en rut, le furet mâle produit plus de sébum. Son poil devient gras, huileux, son poil jauni et il peut avoir des croutes de sébum sur la peau
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- L’odeur corporelle de votre mâle va augmenter, il va sentir « le bouc ». L’odeur du mâle en rut est assez prenante, très musquée et surtout elle est tenace
- Les testicules vont apparaitre et vont grossir jusqu’à atteindre la taille de deux grosses noisettes. Les testicules vont aussi se colorer, chez les furets albinos notamment, le poil recouvrant les testicules peut devenir orange foncé voire marron foncé. C’est tout à fait normal et cela ne sert à rien de laver votre furet, tout au contraire.
Attention, s’il n’y a qu’un seul testicule apparent, contactez votre vétérinaire car il peut être coincé et cela peut entraîner des soucis de santé importants (cancer notamment).
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Les signes comportementaux
Le rut change généralement le comportement du furet dans beaucoup d’aspects. Cela dit, certains furets « vivent mieux » leur rut que d’autres et ne présenteront que quelques un des points ci-dessous, voir aucun.
- Cela se manifeste par des bruits répétitifs et plus aigus que d’habitude. Il « pout-pout » tout le temps et plus fort qu’à l’accoutumée.
- Il est excité dans ses jeux. Il furète beaucoup plus, il sent tout ce qu’il trouve, il court dans tous les sens, mord plus fort ses jouets. Chez certains furets, il est possible qu’il morde ses propriétaires pendant le jeu alors qu’il ne le faisait pas avant.
- Votre ruteux vous gratifiera de marquages urinaires et se frottera sur tous les supports à sa portée pour imbiber son odeur. Il peut arrêter d’être propre car cela lui permet de marquer encore plus.
Exemple avec Rouky qui prend grand plaisir à imbiber ses jouets de son odeur :
- Il est très excité par ses congénères, surtout par les femelles en chaleur et les autres mâles en rut. Cependant, ils peuvent également s’en prendre aux mâles et femelles non matures ou stérilisés. Le ruteux doit être séparé des autres car il pourrait les blesser.
- Il arrive aussi assez souvent que le ruteux tente d’emmener sa propriétaire dans sa cage pour en faire son amoureuse. Dans ces cas-là il attrape sa propriétaire et l’entraine jusqu’à son nid douillet.
- Certains furets en rut deviennent agressifs avec leur entourage (humains et autres animaux).
Les complications possibles du rut
- Parfois il arrive qu’un rut se passe mal, que le taux d’hormone soit tellement élevé que le furet commence son rut très tôt et subisse un rut beaucoup trop intense. Le furet n’aura alors qu’un but : marquer le plus possible et « chercher la femelle », quitte à en oublier de manger, de se reposer ou de boire.
Exemple ici avec Bounty, qui, que ce soit en cage ou en sortie, était obnubilé par son rut jusqu’à se laisser dépérir :
Il faut absolument peser régulièrement votre furet et le surveiller. S’il ne s’alimente plus du tout et continue de perdre du poids, emmenez le chez le vétérinaire et quelque soit son âge, faites-le stériliser par chirurgie.Attention, dans ce cas, la pose d’un implant n’est pas envisageable. En effet, l’implant provoque un pic hormonal qui aggravera les symptômes de votre furet. Certains furets se retrouvent complètement abattus par leur rut et peuvent mourir d’épuisement.
- La plupart du temps, on est obligé de séparer le ruteux des furets avec qui il vit et cela peut entrainer une déprime de séparation. Si vous pouvez, faites-lui faire un câlin sur vos genoux une fois par jour avec ses potes, histoire de le réconforter. Si malgré tout il continue de déprimer et commence à perdre du poids de façon significative et dangereuse, comme pour le point précédent, emmenez le chez le vétérinaire.
BIEN VIVRE AVEC SON FURET EN RUT
Il n’est pas toujours évident de vivre avec un furet en rut en attendant sa stérilisation ou la fin des symptômes mais il est possible de vivre en harmonie avec lui malgré tout. On vous explique comment dans cette fiche détaillée.
Chirurgie ou IMPLANT
Le rut n’est heureusement pas une fatalité. On peut s’éviter bien des embêtements en faisant stériliser son mâle. Il y a deux possibilités : la stérilisation chirurgicale ou l’implant hormonal.
A noter que les saillies ne feront que calmer votre furet pendant un court temps et ne feront pas disparaitre le rut.
La STÉRILISATION chirurgicale
La castration chirurgicale dure peu de temps et doit être effectuée sous anesthésie gazeuse. Elle doit être pratiquée le plus tard possible dans la vie du furet. Il est bon d’attendre que le furet ait passé un rut avant de le faire stériliser, soit un an après sa naissance environ. Plus on le castre tard, plus on recule le risque qu’il développe un cancer des surrénales qui, quand il se déclare, apparait 3-4 ans au moins après la stérilisation. L’opération doit être oubliée dans les 48h maximum, sinon, il faut reprendre rendez-vous chez votre vétérinaire rapidement.
Les hormones vont mettre environ deux semaines à disparaitre après la stérilisation et à la fin de cette période, votre furet fera une grosse mue. Il ne faut pas laver son furet tout de suite après la chirurgie car la cicatrisation risquerait d’être compromise alors attendez au moins une bonne semaine.
L’implant hormonal
La pose de l’implant est rapide et ne nécessite pas d’opération. Sa durée d’action et de 2 à 4 ans selon le dosage utilisé et le poids du furet. Le petit implant (4.7mg, conseillé pour les furets) coûte en moyenne 75€ et le gros implant (9.4mg) 150€. Il peut être posé dès les prémices du premier rut, aucun délai n’est exigé. C’est d’ailleurs mieux de le poser tout au début du rut, car si vous le faites poser à votre furet en plein rut, l’implant occasionnant une montée hormonale, vous allez vous retrouver avec un furet en méga-rut le temps que l’implant fasse effet !
Une fois que l’implant a été posé, le furet va continuer son rut normalement pendant environ 10-15 jours et après il va être sous l’emprise d’un pic hormonal qui l’excitera encore plus pendant également 10-15 jours. Ensuite les hormones vont redescendre en 2 semaines environ et le rut va totalement disparaitre, votre furet aura l’aspect d’un furet stérilisé. Pour le gros implant, il faut multiplier ces délais par deux environ.
Quand l’implant est fini, le furet retrouve son cycle hormonal normal (réapparition du rut à la période opportune) et il peut tout à fait reproduire normalement ou être ensuite stérilisé par chirurgie.
La maladie des surrénales
La maladie des surrénales est l’angoisse des propriétaires de furets car beaucoup de choses erronées circulent à son sujet. Beaucoup avancent que la stérilisation est la seule cause de la maladie et que stériliser son furet chirurgicalement revient à le condamner.
Cependant, il y a des furets qui auront une maladie des surrénales alors qu’ils sont encore entiers et d’autres qui auront été castrés jeunes et ne développeront rien. Le taux de probabilité de la survenue d’un cancer des surrénales chez le furet est de 10 à 20%.
Cela s’explique car la maladie des surrénales est d’abord liée à un problème génétique. Pour en savoir plus, connaitre réellement l’origine et le fonctionnement de la maladie, vous pouvez consulter notre fiche détaillée sur le sujet.
Conclusion
Chez le mâle, les deux méthodes de stérilisation ont leurs avantages et inconvénients.
La castration a l’avantage d’être définitive, le furet n’aura plus jamais de comportement de sexuel. Cependant, pour assurer le meilleur développement du furet, l’opération doit être pratiquée le plus tard possible et donc laisser passer entièrement le premier rut.
L’avantage de l’implant c’est qu’il ne nécessite pas d’opération et peut se poser avant le début du rut sans empêcher le développement du furet. Cependant, il faut penser à surveiller les signes de fin de vie de l’implant et prévoir le budget pour le faire renouveler. A noter qu’un furet implanté pourra présenter occasionnellement quelques signes de « mini-rut » sans que l’implant soit terminé.
Dans notre cas, en temps qu’association de protection animale, nous pratiquons sur nos furets des stérilisations chirurgicales afin de lutter contre les ré-abandons et les risques de reproduction après la fin de l’implant.
Nous recommandons à chaque propriétaire de furet, que celui-ci soit stérilisé ou non, par implant ou par chirurgie, de faire pratiquer une échographie des surrénales autour des 4 ans du furet pour vérifier l’état de ses surrénales.
© Les Fufus de l’Ouest
MAJ 20/06/2018